Après les Étoiles de la SCAM, les toiles d’ARTE ! En complémentarité avec la programmation proposée à l’antenne, les Actions Culturelles de la chaîne organisent leur deuxième festival du documentaire. Une manifestation où le public et les réalisateurs-trices peuvent se rencontrer avec, au programme, pas moins de 15 films dont plusieurs inédits. Rendez-vous du 13 au 15 novembre au cinéma Les 3 Luxembourg à Paris.

arte-actions-culturellesPour ceux qui considèrent que le documentaire ne se découvre jamais mieux qu’en salles, le festival du documentaire d’ARTE organisé par les Actions Culturelles de la chaîne va combler leur désir en projetant 15 films dans l’écrin des 3 Luxembourg. Coproducteur et diffuseur à l’antenne de nombreux documentaires, ARTE permet chaque année l’émergence d’œuvres marquantes et engagées, comme en témoigne par exemple Killing Time – Entre Deux Fronts, Grand Prix du « Cinéma du Réel » cette année. Ces narrations singulières qui inscrivent le documentaire dans l’héritage du cinéma et non du journalisme racontent le monde depuis le point de vue sensible d’un auteur. Cela tombe bien, chaque séance organisée du 13 au 15 novembre sera présentée par le réalisateur ou la réalisatrice du film, réaffirmant ainsi un principe cher aux valeurs défendues par les Actions Culturelles d’ARTE : favoriser la circulation des œuvres auprès de tous les publics et la rencontre avec la création. Un programme d’ailleurs repris et « augmenté » à l’antenne, du 15 au 20 novembre, puisqu’on pourra notamment y découvrir Les 18 fugitives, les deux films de Joshua Oppenheimer (The art of killing et The look of silence) ou encore le très attendu Austerlitz de Stan Neumann.

Au programme des festivités dans les salles des 3 Luxembourg, le public pourra découvrir ou redécouvrir des documentaires déjà diffusés sur ARTE, comme Trop noire pour être française ? ou Artistes en Tunisie. Deux débats auront également lieu en préambule des films Vers un monde altruiste ? de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade et Afghanistan 79, la guerre qui a changé le monde, le documentaire de Gulya Mirzoeva, primé au dernier FIGRA. Mais ce seront peut-être les deux premières soirées, le vendredi 13 et le samedi 14, qui feront événement avec la diffusion de deux documentaires inédits, quelques jours avant leur passage à l’antenne : Hitchock/Truffaut et Behemoth – Le Dragon noir.

D’une opposition formelle quasi parfaite, ces deux documentaires constituent aussi deux plongées dans des univers narratifs radicalement différents. Dans Hitchcock/Truffaut de Serge Toubiana et Kent Jones, le plaisir du spectateur se nichera dans les détails sublimés d’un pan de l’Histoire du cinéma : la longue discussion entre François Truffaut et Alfred Hitchcock, considérée comme LA rencontre monumentale de deux géants du cinéma. En revenant longuement sur cette séance immortalisée par une bande-son et des photos, le documentaire revisite les grands mythes hitchcockiens et leur influence sur le cinéma des 50 dernières années. En témoignent les déclarations d’amour que Martin Scorsese, James Gray, Davis Fincher ou encore Olivier Assayas envoient au « maître du suspense » tout au long du film.

Behemoth - Le Dragon noir
Behemoth – Le Dragon noir

A ce plaisir cinéphile, oppose une odyssée méditative et fascinante dans la Chine d’aujourd’hui. Son réalisateur, Zhao Liang, a été récompensé à la prestigieuse Mostra de Venise pour ce film grandiose, où La Divine Comédie de Dante retrouve toute sa contemporanéité dans l’enfer actuel des mineurs soumis à des conditions de travail inhumaines. Réquisitoire brûlant comme le sont les ferronneries qui usent et rendent malades des milliers de travailleurs chaque année, le documentaire est aussi un poème visuel qui questionne notre rapport au monde. A mi-chemin entre Koyanisqaatsi de Godfrey Reggio (la musique de Behemoth fat penser à la puissance de la partition de Philip Glass) et Fabric de Serguej Loznitsa, ce documentaire contemplatif donne à voir de manière prophétique le monde bientôt invivable que la société moderne pousse à construire. Un constat alarmant mais nécessaire, qui éveillera, on l’espère, les consciences des spectateurs.

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