Petit coup de projecteur sur un film atypique. Le Blog documentaire s’intéresse ici à la diffusion de « Rude Boy Story », un documentaire sur le groupe de reggae Dub inc. signé Kamir Méridja. Un projet totalement autoproduit, à l’image de l’aventure musicale « délicate » qu’il se propose de suivre… Le film arrive en région parisienne après une belle « tournée » dans les autres régions de France débutée en septembre.

2012-12-10_133425Voici donc un film qui fait corps avec son « sujet » si l’on peut dire, car en choisissant de dépeindre l’aventure musicale du groupe de reggae français Dub inc., Kamir Méridja en épouse les formes, et le mode de fonctionnement.

Les deux entreprises, musicale et audiovisuelle, ont fait le pari de l’autoproduction. Très accrochées à leur indépendance, elles tentent de vivre en marge du « système ». Pari réussi pour Dub inc. qui remplit toutes les salles, petites ou grandes, et a déjà fait danser plus de 800.000 personnes dans le monde. Pari audacieux pour « Rude Boy Story », qui mise sur le bouche-à-oreille et une distribution ingénieuse, échelonnée dans le temps, pour convaincre. D’abord sorti en salles en septembre dans le Sud-est de la France, le documentaire arrive ce mercredi 12 décembre en région parisienne, au terme d’un joli tour de France.

Bande annonce :

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Rude Boy Story fait partie de ces « films guérilla », de ceux que l’on réalise coûte que coûte. La démarche a ses avantages et ses inconvénients, et les efforts déployés par Kamir Méridja ont « payé » : non seulement son film existe (alors que les musiciens ont d’abord accueilli l’initiative assez fraîchement), mais en plus il circule. Le jeune réalisateur n’a rien laissé au hasard, en témoignent ses « chroniques du film », régulièrement mises en ligne à l’approche de la sortie du documentaire – manière d’aller chercher ses spectateurs sur Internet. Premier épisode ci-dessous avec l’avant-première mondiale qui s’est déroulée au Portugal.

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L’avant-première française, elle, s’est tenue le 24 avril 2012, bien évidemment à Saint-Etienne (le berceau du groupe). Première étape d’une distribution pensée à rebours des canons dominants. Le film circule depuis de ville en ville et de région en région, « comme un groupe qui part en tournée ». Un travail de fond qui mise sur le temps long et sur l’audace des exploitants, comme ci-dessous au cinéma Le Mélies de Saint-Etienne.

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Rude Boy Story narre donc l’histoire d’un groupe de musique qui s’est fait tout seul. De petits concerts en gros festivals, Dub inc. a tissé sa toile dans le monde de la musique « indé ». Le documentaire montre la fraîcheur et l’enthousiasme d’une bande de potes qui ne vit que par, et pour, son public. Quoi que l’on pense de la facture du film, il est à n’en point douter revigorant.

La preuve avec cette nouvelle projection en mai à Lyon, dans une salle encore archi-comble

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Comment une production de documentaire peut rester à ce point indépendante ? Comment distribuer le film en salles sans les aides habituelles ? Comment faire exister cette aventure sur grand écran ? Réponses ci-dessous, où l’on entend notamment que « chaque spectateur a son importance ».

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Une partie du film se penche aussi sur le « silence radio » des médias qui ont longtemps ignoré Dub inc. – et qui continuent pour la plupart. Même difficulté pour le film : comment le documentaire peut résister sans article dans la presse dite « de référence » ? Comment convaincre les journalistes que le film attire du public en salles, comme le groupe de musique parvient à jouer devant 80.000 personnes ? « Il faut se battre, tout en gardant son indépendance »et inciter le plus grand nombre à « prendre des chemins de traverse ».

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Rude Boy Story est donc à voir :

– au cinéma la Clef (33 rue d’Aubenton, Paris 5ème) à partir du 12 décembre, rencontre avec le réalisateur le mercredi 12 à 20h et le samedi 15 à 21h ;

– à l’Entrepôt cinéma (7 rue F. de Préssenssé, Paris 14ème), 1 séance par jour du 12 au 19 décembre, rencontre avec le réalisateur le jeudi 13 à 20h ;

– au cinéma le Balzac (1 rue Balzac, Paris 8ème) les 14 et 15 décembre ;

Le film poursuit ensuite sa route à Reims, Sète, Annecy, Perpignan, Toulouse, Carcasonne, Beauvais Auxerre, Avignon ou encore Tulle.

C. M. 

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