Le Blog documentaire soutient un tout nouveau festival, singulier et pertinent : Les monteurs s’affichent. Organisée par nos camarades des Monteurs associés, la manifestation propose 9 films, présentés par leurs monteurs et en présence des réalisateurs. Une belle occasion de mettre en lumière « ce travail invisible, mal connu et pourtant si déterminant pour la réussite d’un film ».
Cinq places sont à gagner ici pour le film de votre choix. Tirage au sort dans quelques jours parmi les candidat-e-s nous ayant écrit à leblogdocumentaire@gmail.com.
[paycontent] Parlons distribution… Aujourd’hui de nombreux films documentaires sont produits, tournés, montés, pensés et réalisés sans distributeur. Ils deviennent des films de « festival » et font leur propre carrière, souvent assez longue d’ailleurs, en dehors des « sorties de la semaine ».
Mais pour le public qui ne fréquente pas les festivals… Eh bien, c’est rapé !
Il m’arrive donc souvent de regretter les choix des distributeurs qui mettent l’accent sur des films documentaires « grand public », aux thématiques fédératrices et au style un peu lisse.
Alors pour ce qui est de la nouveauté et de l’engagement, je fréquente les festivals et je me « nourris » ainsi.
Nous, les monteurs, sommes soucieux de la visibilité des films et de la promotion de notre métier si peu connu. C’est pourquoi LMA (l’association Les Monteurs Associés) organise pour la première fois un festival ayant pour thème : nous les avons montés, les avez-vous vu ?
Une occasion de plus de projeter sur grand écran des films peu montrés et pourtant méritants. Une rencontre organisée avec des distributeurs permettra également de mieux comprendre leur rôle et de les interroger sur leurs choix, les difficultés qu’ils rencontrent…
Mais l’objectif est double, puisque les séances sont pensées et vues par le prisme du montage.
Après chaque projection, une discussion avec la monteuse ou le monteur du film, sera animée par d’autres monteurs. [/paycontent]
Emmanuelle Jay
@emmanuellejay
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FOCUS SUR TROIS FILMS DOCUMENTAIRES DE LA SELECTION
- Fifi hurle de joie (Mitra Farahani, 2013)
Le film d’ouverture du festival est passionnant en termes de montage. On peut suivre le processus d’écriture à chaque colure et s’émerveiller du récit qui s’enracine dans une voix-off écrite avec une grande délicatesse. Le travail du collage filmique – force des plans / choix des plans / rapport au off / longueur / utilisation des cut ! – est lui aussi inspirant. Mise en abîme de la fabrication même d’un film, questionnement sur l’art, la beauté d’un homme et d’une femme qui se rencontrent… Le tournage ayant été bouleversé par un évènement tragique, la question de l’écriture nouvelle du film sera également un élément à débattre.
- L’escale (Kaveh Bakhtiari,2013)
Cette proposition est une véritable écriture du réel. Pas de commentaire, mais un point de vue très fort à chaque séquence. C’est un film – et donc un montage – qui entremêle avec justesse personnages, actualité et lieux. Comment ont été travaillés les personnages ? Qu’en est-il de l’apparente chronologie du film ? Du travail de la musique ? Des liens entre la monteuse et le réalisateur ? A débattre également !
- Lame de fond (Perrine Michel)
A l’image de son titre, ce film monté par Marie-Pomme Carteret commence par vous attraper au pied, puis la vague se fait de plus en plus puissante, si bien qu’on vacille pour finir par céder et être emporté par la force du tout quand le film lui-même bascule dans un second récit. Le son est quasiment travaillé d’une manière radiophonique et ça confère au film quelque chose d’assez troublant. Qui sont ses voix qui se parlent l’une sur l’autre et dont on ne verra jamais les visages ? Je gage qu’à la fin de la séance, tout le monde soit retourné par cette expérience visuelle et très intime.
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DÉTAIL DU PROGRAMME
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