Un pavé dans la marre des narrations interactives sur Le Blog documentaire… Il est lancé par Patric Jean, notamment réalisateur de « Lazarus » en 2012. Venus le rencontrer pour évoquer le HackXplor de Dakar auquel il participait en tant que mentor,nous en repartons avec une charge en règle, critique et argumentée, sur les webcréations. Des propos passionnés, et déroutants…

Capture d’écran 2015-03-02 à 22.05.08Le Blog documentaire : Comment percevez vous cette émergence de cette forme duhackathon pour le développement de projets nouveaux médias ? On a entendu ça et là des critiques, mais globalement, la formule semble faire ses preuves. Quelle est votre opinion ? Est-ce que vous utilisez ce type de méthode pour vos propres projets ?

Patric Jean : Non, ce n’est pas quelque chose que j’utilise, tout simplement parce que je mets un peu de côté aujourd’hui la production non-linéaire car il est presque devenu impossible de faire des choses intéressantes. Le système industriel au sens large est complètement coincé. Face à ces difficultés, j’attends, car j’estime que les conditions ne sont pas encore réunies pour produire des œuvres. J’ai des millions d’envies mais ces envies ne rencontrent pas les nécessités économiques. Etant entendu qu’aujourd’hui, ce sont encore les télévisions ou les marques qui font la loi, économiquement, sur l’écriture non-linéaire.

C’est un problème d’un point de vue financier ou d’un point de vue éditorial selon vous ?

D’un point de vue financier, il n’y a pas de problème : il y a de l’argent ! Mais du point de vue éditorial, ce que recherchent les télévisions, ce sont des projets cadenassés, fermés. Ils sont habitués à cela. Un film est un projet fermé : quand il est fini, on n’y touche plus. On le diffuse et on verra toujours la même version. La télévision recherche des webdocumentaires mais, une fois que le projet a été validé par tout le monde, il n’évolue plus, il est contrôlé d’un bout à l’autre de la chaîne de fabrication. Or, aujourd’hui, on pourrait faire des expériences non-linéaires, comme celles que j’ai pu faire, qui ne sont pas toutes ficelées mais au contraire ouvertes sur différents champs d’expression. Les télévisions n’en veulent pas car cela leur fait peur.

Vous parlez directement de votre expérience avec France Télévisions sur le projet Lazarus ?

Non, ce n’est pas de cela que je parle précisément, car le projet n’était transmédia qu’au début. Pour France 4, il ne s’agissait que d’une proposition télévisuelle – et c’est une autre question [Plébiscité par les internautes à la suite d’un concours, le projet ne trouvera finalement pas sa place à l’antenne, NDLR]. Mais regardez ce que produisent les télévisions aujourd’hui, ce sont grosso modo des webdocumentaires à peine mieux que ceux que l’on faisait il y a cinq ans. Nous n’avons pas dépassé le stade deGaza/Sderot par exemple.

Patrick Jean

Y compris avec l’arrivée de nouvelles technologies comme la réalité virtuelle ? Les chaînes prônent pourtant l’innovation…

Généralement, plus les gens prônent l’innovation, moins ils sont dans l’innovation. Ceux qui font vraiment de l’innovation sont dans ce qu’ils font : ils cherchent, ils travaillent. C’est plutôt mauvais signe quand on parle d’avance d’innovation.

Revenons tout de même sur votre participation au HackXplor de Dakar. Comment l’organisation s’est-elle déroulée ? Qui en est à l’origine ?

Il y a eu une sélection de participants dans différents pays francophones, mais essentiellement africains. Ils devaient réaliser une application, au sens large, qui amènerait quelque chose de nouveau d’un point de vue technologique. La thématique était très large : les projets devaient toucher à la francophonie ou à l’éducation. Comme toujours dans un hackathon, le but était de provoquer des rencontres entre les candidats, et de les mettre en compétition – même si le but n’est pas la compétition elle-même, bien sûr… L’intérêt, c’est que les participants et les mentors sont hors du temps pendant la durée du hackathon. Ils sont focalisés jour et nuit sur le fait de développer très vite une idée nouvelle. Dans le contexte, on se rend bien compte à quelle vitesse l’effet de groupe génère des idées vraiment intéressantes. On est même déçu de ne pas faire ça trois fois par an.

Le hackathon s’est déroulé sur 48 heures, comme la plupart des expérimentations dans le domaine ?

Il y avait deux jours de préparation et deux jours de hackathon, ainsi qu’une journée pour en faire l’analyse et le rendu. Pour ma part, qui ne suis pas dans la programmation, la partie la plus intéressante se situait les 2 premiers jours, avant que les participants ne réalisent leurs objets. Trouver la bonne idée et choisir la bonne technologie : c’est là le véritable intérêt. Ensuite, il n’y a plus qu’à faire. C’est très riche car nous sommes confrontés à de nombreuses propositions. Certains des candidats sont même venus avec des idées, sans savoir qu’elles avaient déjà été beaucoup testées. Les porteurs de projets s’apercevaient aussi parfois qu’il y avait un intérêt dans leur proposition, mais pas à l’endroit qu’ils le pensaient. Nous avions aussi la chance d’avoir des mentors très intéressants, et d’origines différentes – avec notamment quelqu’un de chez Storify Belgique.

Avez-vous su éviter l’écueil du manque de développeurs, ce qui est parfois le cas de certains hackathons ? Etes-vous parvenus à trouver un bon équilibre pour cette session à Dakar ?

Les développeurs étaient à des niveaux très différents, mais il y avait un très bon équilibre entre chaque métier.

Concrètement, combien y avait-il de participants et d’équipes ?

Ils étaient à peu près 40, originaires de 6 ou 7 pays différents, et se sont généralement organisés en équipes de 4. Tous les échanges se déroulaient en Français.

HackXplor Dakar

Vous connaissiez le paysage médiatique africain avant de venir ?

Je le connais très mal, en particulier ce qui touche aux nouvelles technologies. La seule chose dont j’ai pu juger, c’est que les participants africains étaient, en termes de références, très connectés sur l’Europe et l’Amérique du Nord.

Vous n’avez pas remarqué de restrictions techniques propres au continent africain ?

Non, ce sont les mêmes technologies. Et c’est cela qui est frappant : il n’y a pas de dépaysement. Le seul dépaysement, c’est qu’utiliser Internet, même à Dakar, peut s’avérer pénible car le débit peut être très très lent.

D’où la question : y a-t-il des internautes au Sénégal pour ces programmes web ?

C’est sûr que regarder Youtube à Dakar et à Paris, ce n’est pas la même expérience ! C’est un frein, mais c’est normal : nous avons un peu d’avance sur la questions en Europe, et le monde entier n’évolue pas à la même vitesse sur ce sujet. Cela étant, cela va évoluer dans les années à venir.

Quel est le public rencontré ? Ce sont des professionnels de l’audiovisuel ? Des auteurs ? Des producteurs ?

C’était d’abord un public masculin quasiment à 100%. Ce sont des jeunes, pas encore trentenaires, qui ont terminé leurs études et qui entrent dans la vie professionnelle. Mais les profils étaient très diversifiés. On trouvait des professionnels de la 3D, plutôt dans une optique commerciale, comme des programmateurs « indépendants »…

L’opération sera-t-elle renouvelée ?

Une nouvelle édition se tiendra cet été à Liège, en Belgique. L’équipe qui est sortie vainqueur de Dakar y sera d’ailleurs invitée.

Le projet a été soutenu par les réseaux d’ambassades belges en Afrique ?

Tout à fait. Le HackXplor est organisé par la Cité Internationale et est soutenu par les pouvoirs publics et par certaines délégations à la francophonie.

Est-ce que les chaînes nationales sénégalaises s’intéressent à de nouvelles formes de narration comme en Europe, ou est-ce un mouvement plutôt entrepreneurial ?

Je n’ai pas entendu parler d’investissement des chaînes en la matière, et je n’ai pas l’intuition que ce soit le cas.

Y a-t-il des aides publiques nationales ?

Je ne pense pas. Les démarches que j’ai pu rencontrer restent très commerciales.

HackXplor Dakar

Dès lors, comment financer ces projets quand on est un auteur ou un producteur sénégalais ?

Il y a peut-être des auteurs africains qui vont se tourner vers l’Europe. Je ne serais pas surpris qu’ARTE reçoive des propositions émanant d’auteurs africains. Reste à savoir pour quoi faire, et c’est toujours le problème : nous nous inscrivons dans un système économique qui n’est pas du tout adapté à la création. J’aime appeler ça « la nouvelle culture non-linéaire » car l’enjeu c’est la non-linéarité. La civilisation non-linéaire va émerger sous un autre modèle économique qui n’aura que peu à voir avec le système capitaliste dans lequel nous sommes aujourd’hui pris. Ça ne colle pas ensemble.

Qu’est-ce qu’il faudrait mettre en place pour que les chaînes s’inscrivent, selon vous, dans l’innovation ?

Tout à fait honnêtement, je dois avoir la modestie de vous dire que je n’en ai pas la moindre idée. Et c’est d’ailleurs l’essentiel de la réponse. Il faut avoir le courage de se dire « on ne sait pas ». Aujourd’hui, on claironne trop souvent : « on sait, on fait de l’innovation, et c’est formidable »… Et les résultats ne sont manifestement pas à la hauteur, selon moi. Il y a bien sûr des propositions que d’autres, mais grosso modo, les sujets de fond sont les mêmes que ceux des programmes de flux, des magazines et des documentaires linéaires… Je vous mets au défi de me parler d’une expérience non-linéaire qui traite de quelque chose dont on n’aurait pas pu parler en magazine, par exemple. Du coup, pour des raisons économiques, c’est moins bien que des documentaires. Dans les productions linéaires, le temps de la réflexion, et de la question esthétique, est bien souvent financé, ce qui n’est pas le cas pour les productions non-linéaires. Et comme il faut ajouter le coût du développement technique, on nous propose au final des images de magazines, toujours tournées au 5D avec une esthétique répétitive qui n’a pas beaucoup d’intérêt. Quoi qu’on en dise également, c’est toujours avec la verbalisation qu’on dit les choses.Contrairement au cinéma documentaire qui tente de montrer les choses avec de l’image et du son, dans le non-linéaire, on dit beaucoup les choses avec beaucoup d’entretiens face caméra – soit la grammaire la plus banale de la télévision actuelle. Comment sortir de là ? C’est très difficile. Je parle d’un monde idéal : il faudrait avoir beaucoup d’argent sans obligations de résultat.

Vous trouvez qu’il existe aujourd’hui des exigences de résultat dans la politique des chaînes ?

Cela va sans dire que l’audience reste le seul critère de jugement de tout ce que l’on produit aujourd’hui dans l’audiovisuel. Et c’est relativement nouveau car, quand j’ai réalisé mon premier film il y a 15 ans, je n’ai jamais su quelle audience il avait fait. Au deuxième film, j’ai eu connaissance des chiffres, etau troisième documentaire, on a commencé à parler de l’audience avant de faire le film. Pour Lazarus, on nous a expliqué : « ça ne fait pas assez de clics sur le web, donc on ne le passe pas à l’antenne ». Or, c’est une grave erreur ! Chez HBO par exemple, où il y a certes beaucoup d’argent, on a vu des expériences menées de toute évidence sans aucun souci d’audience.

Quand ils ont fait Imagine par exemple, qui est un programme vraiment intéressant, ils se soucient tellement peu de l’audience qu’ils l’ont même débranché ! C’était de la fiction avec une constellation en 3D, et chaque point de la constellation constituait un élément de la fiction que l’internaute choisissait. Dans ces éléments, on trouvait parfois des textes, des photos, des sons ou même des vidéos très mises en scène, avec un système de boîte avec 4 écrans sur les 4 côtés, ce qui permettait d’apprécier la réalité sous 4 axes différents… Evidemment, ça ne disait pas la même chose et ça jouait dans l’intrigue. C’est une expérience pour raconter une fiction autrement. Les auteurs et les producteurs ont expérimenté sans savoir à quoi allait ressembler le projet au terme du processus créatif.

Lazarus

Mais c’est ce que disent la plupart des producteurs et des auteurs aujourd’hui : ils ne savent pas vraiment où ils vont quand ils commencent un projet…

Quand on parle à un diffuseur, même si ce n’est pas dit, la question de l’audience est omniprésente. Ce n’est pas de la faute des personnes qui travaillent dans les chaines. Nous vivons dans une société où la qualité des choses est mesurée par les chiffres. C’est comme dans la police, ce qui est totalement absurde ! La première chose à laquelle les diffuseurs pensent avant de produire un film, c’est : « est-ce que le précédent a marché ? ». C’est de la faute de personne et de tout le monde à la fois. Il est extrêmement difficile d’aller voir un diffuseur aujourd’hui avec un projet dont on sait dès le départ qu’il n’est pas pensé pour faire de l’audience.

Pourtant, là encore, France Télévisions tient ce discours, par exemple avec Le Grand Incendie. La chaîne explique que c’était un point de vue nécessaire sur une question sociale, politique, et que l’audience n’était pas l’enjeu du projet…

Je connais ce discours par cœur, et on n’est pas obligé d’y croire.

Y a-t-il malgré tout des expériences interactives qui vous donnent aujourd’hui foi en la possibilité de raconter des histoires interactives avec Internet ? Je pense par exemple à la publicité Sortie en mer

Ce ne sont pas les principes technologiques qui m’intéressent. En soi, ils ne sont ni bons ni mauvais.

Prenons les travaux du studio Moniker par exemple. Ce qu’ils font n’a pas forcément été pensé au-delà de ce qui est proposé en termes d’interaction, mais si on met certains outils dans les mains de quelqu’un qui peut penser à quoi cela pourrait servir, ce serait peut-être intéressant…

Je comprends ce que vous voulez dire. Le problème, c’est que pour moi, cela pose la question à l’envers. Il ne faut pas partir de principes technologiques et d’intérêts devant des innovations. La question, c’est : connaissant tous les outils disponibles, qu’est-ce que j’ai envie de raconter ? Quand je le saurai, à ce moment-là, je me questionnera sur la technologie qui me permette de réaliser ce que j’ai à l’esprit. Très souvent, on se dit : « on a accès à la réalité augmentée, qu’est-ce qu’on ferait bien avec ça ? ». C’est ce que j’essayais de dire aux participants du hackathon : « Réfléchissez d’abord à ce que vous voulez faire. Vous voulez concevoir un outil, mais pour quoi faire ? Qu’est-ce que l’artisan va pouvoir en tirer, une fois dans son atelier ? ». Une fois que ce travail de conceptualisation est effectué, on peut se poser la question du comment. En sens inverse, il y a beaucoup de choses joliment faites mais dont on se dit : « et alors ? ». C’est le piège du monde dans lequel nous avons grandi. Il y aura d’autres générations qui viendront et qui briseront ce schéma de pensée, en réfléchissantspontanément de manière non-linéaire.

Deux projets récents utilisent les données que nous laissons sur les réseaux pourjustement interroger ce que nous racontons avec ces traces déposées sur Internet. Il s’agit de In Limbo et de Do Not Track (en ligne à la mi-mars). est-ce que ces propositions évoquent un intérêt chez vous ?

Tout dépend de ce que l’on veut dire – et nous ne sommes pas toujours obligés de dire des choses neuves, sinon on ne parlerait pas souvent ! J’ai connu le début du projet d’Antoine Viviani, mais je ne l’ai pas vu dans sa version définitive [l’entretien a été réalisé avant la sortie du film connecté, NDLR].

En fait, il y a d’une part la question de savoir ce qu’on veut dire ; et d’autre part la possibilité, ou non, de réaliser des expériences dites « gratuites ». Se dire : « Tiens, il faudrait qu’on s’entraîne à utiliser tel outil ». Comme un graveur qui prend de la mauvaise pierre pour s’entraîner. Or, le problème c’est qu’on nous dit : « Il faut utiliser les nouvelles technologies car c’est dans l’air du temps. Ce qu’on dit ne doit pas forcément être neuf et passionnant, mais il faut quand même que ça fasse de l’audience, et que ça ait de la gueule ». Du coup, les risques pris sont minces. Quand on regarde les projets, on se dit : « C’est effectivement une interview intéressante, mais comme il y en a dix par jour à la télévision, avec une mise en scène sur un site qui propose une petite innovation… Mais bon, rien de transcendant… ». Les auteurs ne peuvent pas vraiment prendre de risques. Imagine a sans doute fait un « flop » en termes d’audience sur HBO, mais ceux qui ont réalisé l’expérience ont développé un savoir-faire considérable : quelles questions pose la fiction non-linéaire ? Qu’est-ce qui fonctionne, et qui ne fonctionne pas ? Cela doit leur donner mille idées. Mais pour parvenir à ce stade de réflexion, il faut pouvoir maîtriser l’outil. Et pour le maîtriser, il faut faire. Or, ce sont aujourd’hui les télévisions qui choisissent les programmes qui vont être développés, et force est de constater que personne ne va venir voir ARTE pour expliquer : « Il faut faire ce projet pour voir comment ça va fonctionner. Après, le résultat est aléatoire, et ce ne sera peut-être pas formidable… ».

In Limbo - © Antoine Viviani
In Limbo – © Antoine Viviani

Il faudrait des auteurs qui soient en capacité d’expérimenter techniquement. Est-ce votre cas ?

Un peu, mais j’ai fermé ma structure de production car on mettait tellement d’argent en Recherche et développement qu’on ne pouvait pas survivre. Il y a bien sûr des aides au développement, mais elles sont toujours accordées sur la base des projets. J’avais conçu une expérience de fiction réellement interactive. On filme des acteurs et à n’importe quel moment, on interagit avec eux. Ce n’est pas juste une proposition pour choisir entre un chemin à droite et un autre à gauche. On fait par exemple sonner un téléphone, on fait entrer un autre personnage dans la pièce et cela change l’histoire. On a travaillé avec des programmeurs, mais cela demande un investissement considérable, et si on n’a pas de marques ou de chaînes de télévision qui nous soutiennent, on ne peut pas le faire.

Vous parlez pourtant ici d’innovation pure… 

Oui, et il n’y a pas d’argent pour faire de la recherche. Il faut que ce soit obligatoirement appliqué à un projet déjà vendu à une chaîne.

La recherche universitaire pourrait-elle constituer une piste de développement ?

J’ai travaillé avec Numédiart, un centre de recherches en Belgique. Nous avons monté une installationvidéo interactive au Palais de Chaillot à Paris. C’était une cabine avec un écran plasma dans laquelle vous entrez et, selon la manière dont vous bougez, la perspective de l’image évolue en temps réel. C’est exactement le même effet que l’on perçoit devant une fenêtre. Pour ce projet, nous avions réussi à bidouiller un bout de financement avec des films réalisés pour le spectacle et une aide de Pictanovo. Mais après ? Nous sommes coincés car il faudrait une application concrète immédiate. Ou alors, on vend l’installation à une marque pour faire quelque chose dans un magasin ? Cela ne m’intéresse pas !

Le CNC finance très majoritairement des projets qui ont vocation à « se faire », comme on dit.

Oui, alors qu’un hackathon permet l’inverse. Les trois-quarts des projets courent à l’échec. On expérimente, on cherche, et c’est gratuit. Le problème ensuite, c’est que les participants retrouvent leur vie, et doivent travailler pour manger. En France, Orange aurait par exemple les moyens de financer cela, mais ils ne s’inscrivent pas dans cette dynamique.

Sur quels projets travaillez-vous en ce moment ?

Je travaille sur un projet de long-métrage de fiction, deux films documentaires et je sors un petit livre chez Belin : Les hommes veulent-ils l’égalité ?.

Propos recueillis par Nicolas Bole

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