En salles, décembre est nettement plus calme que novembre. Peu de documentaires à l’affiche en effet, et une actualité festivalière moins riche que ces dernières semaines. On notera tout de même le festival international du film de Dubaï, qui se tient du 7 au 14 décembre.
Sur vos écrans avant Noël donc, la part belle est faite aux grands espaces et aux paysages à couper le souffle, à la nature en général et aux animaux en particulier. A noter également, la sortie en version restaurée et en couleurs du Voyage dans la lune de Georges Méliès ; et ce grâce au talent et à la pugnacité de Serge Bromberg (Lobster Films). En fin de mois enfin, une rareté, Hell and back again, de Danfung Dennis, filmé en partie en Afghanistan avec un appareil photo Canon 5D.
Bons films !
Le 14 décembre
Sweetgrass, de Lucien Castaing-Taylor et Illisa Barbash.
101 minutes dans les montagnes du Montana, au Nord-ouest des Etats-Unis, avec les derniers cowboys qui accompagnent sur des centaines de kilomètres leurs troupeaux de moutons vers les pâturages d’été. Pas de commentaire, de splendides images captées en 35 mm, et des paysages non moins grandioses… Ce « wertern documentaire » campe les derniers bergers américains qui cultivent ce lien très particulier qui les unit à leurs terres et à leurs bêtes. Commencé en famille, le tournage du film a été achevé par le réalisateur seul car, comme les moutons, les hommes sont aussi menacés par les loups et les ours…
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Jon face aux vents, de Corto Fajal.
On reste dans des paysages immenses et désertiques, mais un peu plus au Nord, en Scandinavie, près du cercle polaire. Là, Jon, éleveur de rennes, est à la tête d’un vaste troupeau. Ce documentaire tendance ethnographique nous emmène dans le sillage de sa moto-neige, à la découverte du mode de vie nomade du peuple Sami, aujourd’hui menacé par les changements climatiques. Après avoir enregistré la noyade de dizaines d’animaux tombés dans un lac congelé qui s’est brisé, le réalisateur du film pose cette question : les derniers éleveurs nomades d’Europe seront-ils nos premiers réfugiés climatiques ?
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Le voyage dans la lune, de Georges Méliès
+ Le voyage extraordinaire, de Serge Bromberg.
C’est l’un des films fondateurs de l’Histoire du cinéma, réalisé il y a 109 ans, et restauré ici grâce au talent et à la pugnacité de Serge Bromberg (entretien en anglais ici). Le Voyage extraordinaire de Georges Méliès nous est livré ici dans une version en couleurs restaurée à partir d’une copie retrouvée en 1999. Après le très réussi L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot, le patron de Lobster films nous offre un joli petit cadeau de Noël assorti d’un documentaire sur l’œuvre de Méliès. Le tout peut être éventuellement considéré en regard du dernier film de Martin Scorsese, Hugo Cabret, également en salles en décembre.
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Le 21 décembre
La Clé des champs, de Claude Nuridsany et Marie Pérennou.
Ce sont les réalisateurs de Microcosmos et de Genesis qui signent ce nouveau film mêlant récit fictionnel et prises de vues documentaires qui ravira les plus jeunes. Deux enfants tombent sous le charme d’une mare abandonnée pendant leurs vacances. L’endroit est peuplé d’animaux à la fois étranges et fascinants qui sont ici filmés au plus près. Une expérience initiatique irremplaçable pour ces deux enfants qui en seront transformés, comme le spectateur pourra sortir de la salle enchanté par la poésie qui se dégage de ce film.
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Hell and Back again, de Danfung Dennis.
Immersion “embedded” avec des soldats américains en Afghanistan, le film du photojournaliste Danfung Dennis s’attache plus particulièrement au destin du sergent Nathan Harris, 25 ans, qui tente de se remettre de ses blessures de retour chez lui en Caroline du Nord. Le film alterne séquences du présent et scènes de guerre montées en flashback. Primé au dernier festival de Sundance, le documentaire – et c’est une prouesse en terrain miné – a été tourné avec l’appareil photo Canon EOS 5D Mark II.
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