C’est donc « Fragil Equilibrio », du réalisateur Guillermo García López, qui vient de décrocher le Goya du meilleur film documentaire. Équivalent des César en France, ce prix a nettement moins de répercussion de ce côté-ci de la frontière. Et pourtant, cette distinction vaut chaque année le coup d’œil…
Après Paco de Lucía: la búsqueda (de Anxo Rodríguez Rodríguez et Lucía Sánchez Varela) en 2015 et Sueños de sal (de Jesús Navarro Alberola) en 2016, c’est donc le film de Guillermo García López, Fragil Equilibrio qui a été primé cette année.
Ce documentaire, « une histoire du présent qui regarde vers le futur », est une réflexion sur le devenir de l’Homme. La narration, articulée autour d’un entretien réalisé en 2014 avec José Mujica, l’emblématique ancien président de l’Uruguay (également au cœur d’un documentaire d’Emir Kusturica), imbrique trois histoires, puisées dans trois continents différents – à Tokyo, Madrid et Nador (Maroc). Des destins qui s’entrecroisent et qui, ensemble, évoquent des thèmes universels comme l’amour, la mort, la liberté, la solitude, l’identité, l’immigration, la mondialisation ou encore l’identité.
L’équipe du film a dédié ce prix à tous les migrants qui cherchent un avenir meilleur par-delà leurs propres frontières au péril de leurs vies (« Il y en a assez de construire des murs ! », a lancé le réalisateur), et bien sûr à l’ex-président uruguayen qui « apporte un peu de lumière dans ces temps bien obscurs ».
Ce documentaire, sorti fin 2016 dans les salles espagnoles, a connu un vif succès, tant public que critique. Il avait été lancé après une (petite) opération de crowdfunding, sur Indiegogo, qui avait permis aux auteurs de récolter près de 15.000 dollars.