C’est un événement presque inespéré que propose le festival « Un état du monde… et du cinéma » au Forum des Images entre le 13 et le 22 novembre 2015. Pas moins de dix films cubains, quasiment invisibles aujourd’hui en France, seront projetés sur grand écran. L’occasion de découvrir les œuvres majeures de Tomás Gutiérrez Alea, Fernando Pérez ou encore Enrique KiKi Alvarez. Comme l’ensemble du festival, il s’agit très majoritairement de fictions, mais qui en disent long sur les évolutions contemporaines de l’île. Si vous êtes à Paris, c’est franchement à ne pas manquer ! Places à gagner dans cet article…

etat-monde-cinemaCommençons par notre coup de cœur… Le chef d’oeuvre de Fernando Pérez dont nous avions organisé l’une des rares projections en France – c’était en juin 2014. Dans Suite Habana (2003), le cinéaste compose une ode à sa ville et à ses habitants dans un éblouissant poème visuel et sonore. 24 heures dans les rues de la capitale cubaine filmées avec finesse, délicatesse et amour. Ce documentaire, mis en scène et tourné avec les moyens de la fiction, reste un incontournable dans la cinématographie cubaine. [20 places sont à gagner pour cette projection en envoyant vos coordonnées par mail – adresse en bas de cette page]
On retrouvera une féerie un peu similaire dans La vida es silvar (1998), une fiction du même réalisateur qui mêle également plusieurs destins en quête de bonheur et qui pointer subtilement le poids du régime castriste sur l’accomplissement des individus.

Autre éminent cinéaste cubain : Tomás Gutiérrez Alea, avec deux films majeurs, au retentissement international. Mémoires du sous-développement (1968) d’abord, qui raconte l’histoire un jeune intellectuel bourgeois confronté à l’avènement de la Révolution. Sa famille fuit l’île redessinée par Castro ; lui reste. Et promène sur sa ville « un regard désabusé et lucide, auto-ironique et réfléchi ». Fresa y chocolate (1993), du même cinéaste – l’un des fondateurs du l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (ICAIC) – est également un grand classique ; une œuvre politique, polémique, qui aborde de front les idéaux révolutionnaires et la question de l’homosexualité à Cuba.prog-cine-monde prog-cinema-monde-2Outre le magistral Soy Cuba (Mikhaïl Kalatozov, 1964) qui retrace en quatre récits l’histoire cubaine de la dictature de Batista à la révolution castriste, le festival « Une histoire du monde… et du cinéma » propose plusieurs films contemporains, en présence notamment des réalisateurs Enrique KiKi Alvarez et Carlos Machado Quintela.

Côté documentaire, on notera par ailleurs la projection de Le temps perdu (Pierre Schoeller, 2014) mis en regard du trop méconnu Le camp de Breidjing (Claire Denis, 2014). [20 places à gagner encore pour cette rencontre en envoyant vos coordonnées par mail – adresse en bas de cette page].
Jonathan Nossiter (Résistance naturelle), Ariane Doublet (La pluie et le beau temps) et Nadia el Fani (Laïcité Inch’Allah !, Même pas mal) seront également présents.

A noter aussi : la manifestation propose de tester, du 14 au 22 novembre au Forum des Images, trois dispositifs de réalité virtuelle : Retour à Jisr Al-Shoughour (Syrie), D. M. Z. : Memories of a No Man’s Land et Polar Sea 360°.

Sachez enfin, qu’en écho avec l’offre éditoriale du festival, un webdocumentaire du Forum des Images propose un dialogue entre géopolitique et cinéma, avec de nombreux interviews de réalisateurs, d’acteurs et de journalistes engagés.

webdoc-VR-etat-monde-cinema

 

Voir aussi

Le regard d’Agnès Varda sur Cuba – Exposition au Centre Pompidou (Paris) jusuqu’au 1er février

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