Ce sont nos amis canadiens qui vont être contents ! A plusieurs titres. D’abord, l’ONF ouvre ses portes au public pour la première fois en 30 ans. Ce sera le 30 septembre, juste avant le grand déménagement au centre de Montréal. Pour mémoire, nous avions nous aussi visité les lieux il y a 4 ans à l’occasion des 75 ans de l’Office. Ensuite, un documentaire remarquable, « Inuk en colère », est disponible gratuitement sur le site de l’ONF pendant le mois de septembre, mais uniquement au Canada. Malorie Moure, Edouard Lenormand et Anne-Sophie Palué avaient rencontré la réalisatrice Alethea Arnaquq-Baril en 2017. Voici cet entretien.
Une voix que l’on entend peu… mais un débat qui fait beaucoup de bruit. La chasse aux phoques devrait-elle être interdite ? Voilà une question à laquelle tous les pays du nord semblent avoir la réponse. Les États-Unis, la Russie et l’Union Européenne ont voté des lois interdisant le commerce de la peau de phoque dans leurs pays respectifs ; or, la vente de cette peau est la principale source de revenu pour les Inuits.
Nous avons rencontré au FIPA une jeune réalisatrice, Alethea Arnaquq-Baril, venue du Nunavut pour promouvoir son film, Angry Inuk [Inulk en colère, pour le titre français]. C’est un film urgent qui tend à déplacer le regard du spectateur occidental. La documentariste ne cherche pas à vanter les mérites de la chasse aux phoques, mais à mettre en avant la détresse sociale, économique et environnementale que causent les interdictions européennes et les actions d’associations de protection des animaux.
Le Blog documentaire : Pourriez-vous nous en dire plus à propos de vous et de votre parcours cinématographique ?
Alethea Arnaquq-Baril : Je suis née à Iqaluit, la capitale et la plus grande ville du territoire du Nunavut dans le nord du Canada. J’y vis encore aujourd’hui. J’ai fait mes études dans le sud du Canada, d’abord en informatique à l’université de Waterloo, en Ontario, puis dans le domaine de l’illustration. Vers la fin de ma formation, un réalisateur de documentaire du sud du Canada est venu dans ma ville pour faire un documentaire. Comme il faisait des entretiens avec des Inuits qui ne parlaient pas anglais, il avait besoin de quelqu’un pour traduire et pour l’aider un peu à la technique. J’ai travaillé pour lui pendant tout l’été et je suis tombée amoureuse du documentaire : je ne voulais plus du tout retourner à l’école après cela ! Mais j’ai décidé de terminer ma formation. Aussitôt après, je suis rentrée dans ma ville natale et j’ai lancé ma propre société de production, tout en cumulant diverses activités : assistante-réalisatrice, assistante de production, etc.
Angry Inuk est donc votre premier film ?
En travaillant sur d’autres projets, j’ai rencontré des réalisateurs et des producteurs qui m’ont aidés à me lancer, à trouver l’argent nécessaire, à développer des compétences techniques. Pendant cette période d’apprentissage, une amie m’a demandé de l’aider à faire une série de courts-métrages. Je l’ai donc aidée en prenant le rôle du productrice, en cherchant des fonds, en écrivant des notes d’intention et en embauchant les membres de l’équipe. Puis j’ai commencé le développement d’un documentaire d’une heure pour la télévision. C’était un film sur les tatouages traditionnels inuits [Elle nous montre ses propres tatouages, NdA], que nous avons mis quatre ans à faire. Une fois le documentaire terminé, je me suis lancée dans le projet Angry Inuk.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à faire ce film ?
Je pense que le problème de la chasse au phoque est important pour tous les Inuits. Nous sommes habitués à être interrogés et défiés sur la chasse, et tout particulièrement sur la chasse au phoque. J’ai grandi avec cela. Quand je suis devenue réalisatrice de documentaire, j’ai senti la responsabilité de traiter ce sujet d’un autre point de vue que celui adopté par les médias. Étant donné que j’avais les compétences pour le faire, il fallait que je le fasse. Il n’y a pas tellement de réalisateur inuit. Il n’y avait pas encore eu de films à ce propos, et j’ai senti qu’il fallait le faire.
Comment cette aventure a-t-elle commencé ?
Je me rappelle de la première conversation que j’ai eue à ce sujet. Aaju Peter, l’avocate et couturière dans Angry Inuk, avait aussi joué un rôle important dans mon film sur les tatouages. Un jour, nous étions dans la voiture toutes les deux, et je lui ai parlé de son travail de défense des droits inuits et de la question de la chasse au phoque : j’ai alors évoqué l’idée de faire un film. Je lui ai proposé d’intégrer l’association Greenpeace et d’essayer de tracer un chemin pour comprendre et peut-être changer les choses depuis l’intérieur. Elle m’a répondue : « Fuck that ! I would never join that bastards”. J’ai abandonné cette idée sans pour autant renoncer au film. J’ai trouvé un autre moyen de construire un récit et elle s’est lancée dans l’aventure avec moi. La chasse au phoque est une vraie controverse, et les Inuits ont été très blessés sur ce sujet. Bien que je sois Inuit, j’ai dû obtenir la confiance et le respect de mes compatriotes inuits pour qu’ils soient sûrs que je mènerai à bien ce projet, que je ne le ferai pas maladroitement, et que cela n’aggraverait pas la situation. Les Inuits ont souvent été très réactifs ou inquiets à propos du titre de mon film qui les présente comme “en colère”. J’ai donc dû leur expliquer très précautionneusement les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce titre : je voulais que les gens comprennent comment nous exprimons notre colère (par le cinéma), en essayant de le faire calmement et respectueusement. Je voulais présenter le point de vue inuit tout en demandant aux opposants : pourquoi êtes-vous contre la chasse au phoque ? Avez-vous déjà considéré le point de vue des Inuits ? Car nous pourrions trouver un compromis pour ne pas compliquer encore la vie d’un peuple qui vit dans des conditions difficiles. J’ai été choquée de voir combien il était difficile de les joindre, d’obtenir une occasion d’échanger avec eux, et cette difficulté a pris une part importante dans le récit du film.
Qu’en est-il de la production du film : est-ce que ça a été difficile ?
Tout coûte très cher dans l’Arctique. Le budget pour les voyages est incroyablement élevé. Quand le FIPA m’a proposée de venir à Biarritz, ils ont eu un petit choc car ils avaient aussi accepté de payer mes billets d’avion (environ 6.000 dollars) sans savoir ce que cela leur coûterait ! Cela arrive avec beaucoup de festivals qui souhaitent m’inviter. Quand on tournait, toute mon équipe voyageait avec moi : 15.000 dollars en billets d’avion pour relier les différentes villes relativement isolées. Seules quelques communautés sont accessibles en motoneige. On n’a pas beaucoup de monteurs ni d’équipes de tournage, il a donc été nécessaire de faire venir des gens de loin et d’aller à Montréal pour la post-production. Donc, oui, faire un film documentaire en Arctique n’est jamais simple.
Est-ce que le froid était un problème pour le matériel ?
Il faut faire très attention au matériel et connaître des astuces. Mon chef opérateur, Qajaaq Ellsworth, est inuit et chasseur de phoques, il vit dans la même ville que moi : il est tout le temps sur la glace ; il sait comment transporter et s’occuper de tout l’équipement. Je parlais de ça avec Zacharias Kunuk, le célèbre réalisateur inuit de Atanarjuat la légende de l’homme rapide (qui a remporté la Caméra d’or au festival de Cannes) et qui est dans le métier depuis 35 ans. Les caméras actuelles ont moins de pièces détachées qu’avant, c’est donc bien plus facile de tourner dans le froid de nos jours.
Est-ce que vous pouvez nous parler davantage de votre équipe ?
Au début, la production voulait un chef opérateur plus expérimenté parce que celui que j’avais choisi n’avait jamais fait de documentaire. Des opérateurs du sud ont donc travaillé avec nous les premiers mois et ont fait des plans magnifiques. Mais en regardant les rushes, on voyait qu’elles ne correspondaient pas au film. Qajaaq, mon chef opérateur, a un autre œil, un lien plus intime avec le sujet : les gens étaient en confiance parce qu’il était Inuit. Quand nous sommes partis à la chasse au phoque, l’opérateur du sud a pris des paysages dont on avait bien sûr besoin et qui sont dans le film, mais contrairement à Qajaaq, ils se concentrait moins sur les actions des chasseurs. Dès que le chasseur tire, il va dans sa barque : Qajaaq courait alors jusqu’au bateau, sautait dedans et pouvait filmer le chasseur arrivant sur son bateau. Il savait ce qu’il allait se passer et pouvait anticiper. Il était toujours au bon endroit au bon moment, parce qu’il est lui-même un chasseur. C’est vraiment utile de travailler avec une équipe qui connaît l’environnement et les personnes de manière intime. Pour le son, je le faisais moi-même, sauf quand nous étions en Europe.
Le film évoque l’importance de la chasse au phoque pour les Inuits, ainsi que l’importance des débats qu’il y a autour de cette pratique : mais à quoi ce débat tient-il exactement ?
Le phoque est la nourriture de base des Inuits. On mange aussi du caribou, du narval et des ours polaires, mais les phoques restent les animaux les plus nombreux et les plus durables que l’on puisse chasser. Ils constituent notre économie principale, mais ils sont aussi devenus l’image de marque des associations de protection des animaux, tout comme les ours sont devenus l’image de marque des associations contre le réchauffement climatique. Les gens pensent que les ours polaires et les phoques sont en danger, alors que c’est faux. De toutes les populations d’ours polaires et de phoques présentes dans l’Arctique, il n’y en a qu’une qui est vraiment en déclin. Toutes les autres sont en bonne santé. Les Inuits étaient les premiers à parler des problèmes liés au changement climatique, mais nous sommes vraiment frustrés quand des gens utilisent de fausses informations sur les ours polaires et sur les phoques, alors que c’est une source de revenus pour nous. Ils ne sont pas menacés et nous avons des quotas de chasse très stricts pour que la population reste viable. Je me suis posé la question de savoir si je devais inclure les ours polaires dans le film, mais c’est un tout autre sujet. Et je me suis dit que si on montrait les problèmes de la chasse aux phoques de la bonne manière, et si le message passait correctement, on aurait moins de problème à faire passer le message avec les ours polaires. Tous les animaux de l’Arctique sont exotiques et majestueux pour les Occidentaux, mais pas pour nous. On les respecte énormément et ce sont des créatures magnifiques, mais ce sont nos animaux du quotidien. Nous vivons juste dans une autre partie du monde ! Pourquoi devrait-on les laisser tranquilles ? On pourrait dire la même chose pour les cochons, les vaches, etc. La vie, la nourriture, les revenus de nos détracteurs ne dépendent pas de ces animaux.
Au début, quand Greenpeace et IFAW [Fonds international pour la protection des animaux] ont commencé à parler de la chasse au phoque, personne n’a rien demandé aux Inuits ?
Non seulement on ne nous a rien demandé, mais ils ont aussi eu tendance à nous ignorer ! Quand des Inuits sont venus à eux pour leur dire : « Attendez ! C’est faux », ils ont fait la sourde oreille. À cette époque, de nombreux leaders Inuits ont élevé la voix et sont allés dans le sud pour parler de ce problème ; ils ont essayé de discuter avec les politiciens, les associations, mais on leur a fermé la porte au nez. Ils ont vraiment essayé de se battre pour cette cause, mais à l’époque il n’y avait pas de réseaux sociaux et il fallait convaincre les journalistes de notre bonne foi. Et même si certains ont réussi à convaincre des journalistes de les écouter, ils restaient souvent dans le sud pour deux ou trois jours, et la semaine suivante, les activistes lançaient une nouvelle campagne. On ne pouvait pas se battre contre eux tant qu’il n’y avait pas les réseaux sociaux. Maintenant, l’environnement est totalement différent : je peux rester chez moi, à 2.000 km au nord, et répondre directement aux campagnes de ces groupes – ce qui n’était pas possible auparavant. Aujourd’hui et plus que jamais, il est possible d’obtenir des changements.
Le sujet étant relativement sensible à l’international, comment les spectateurs ont-ils accueilli votre film au Canada et aux USA ?
J’étais anxieuse avant de venir en Europe, car je ne connais pas les spectateurs d’ici : on ne sait jamais vraiment si le film va marcher avec des gens de différentes cultures, mais ça s’est très bien passé et je suis heureuse ! Je ne sais pas comment ça va se dérouler aux États-Unis, car ils ont tellement peu de connaissance sur le Canada, sans parler de l’Arctique ! Et la Californie est très importante pour ces groupes activistes : les célébrités qui font la une de leurs campagnes, les donateurs et les dirigeants de ces groupes habitent, pour la plupart, en Californie. Mais, au Canada, ça a été incroyable. J’avais espéré une réponse positive, mais ça a juste été génial ! Le film a gagné de nombreux prix, dont un prix national très prestigieux. Et je pense que la chose la plus incroyable pour moi s’est produite après la première diffusion en salles au festival HotDocs de Toronto. Quelqu’un a écrit un commentaire en ligne pour critiquer mon film sans même l’avoir vu : je me suis préparée à répondre et à me défendre une nouvelle fois, mais avant que je réagisse, il y avait un flux énorme de gens qui lui répondaient et qui disaient : « mais est-ce que tu savais que la plupart des vendeurs de peaux de phoques sont Inuits ? ». Je n’en revenais pas. En 2009, la compagnie Lush avait fait une campagne avec Sea Shepherd contre la chasse aux phoques et je leur avais écrit mais ça n’avait rien changé. Or, la semaine dernière, suite à de nombreux messages reçus dénonçant leur faible prise en compte de la question inuit et la désinformation dont ils étaient victimes, ils ont décidé de retirer cette campagne et de s’excuser. Il y a vraiment eu des changements au Canada, et depuis que le film est sorti, je n’ai même pas eu besoin de débattre chaque nuit sur Twitter, comme c’est le cas depuis des années.
Nous pouvons dire qu’il s’agit d’un film militant, mais est-ce que vous étiez déjà impliquée dans la défense de la chasse avant de faire votre film ?
Je pense que faire ce film a fait de moi une activiste. Mon précédent film sur les tatouages était aussi politique car, d’une certaine manière, j’essayais de faire en sorte que mon pays considère différemment la question des Inuits. Avec Angry Inuk, j’ai franchi un pas supplémentaire dans mon engagement : je ne suis pas uniquement intéressée par la question de la chasse aux phoques, mais par des problèmes sociaux, économiques et politiques plus larges. Il est important de dire qu’il existe un vrai problème de visibilité de notre communauté, et pas uniquement en ce qui concerne la chasse aux phoques. De manière générale, personne ne pense au Inuits : nous sommes si loin, si peu nombreux, la plupart d’entre nous ne parle pas anglais et ça coûte très cher de venir dans nos terres. C’est pour cela que l’on n’a pas une bonne couverture médiatique, que nous sommes oubliés et qu’il y a beaucoup de stéréotypes. L’année dernière, il y a eu un film québécois sur les Inuits terriblement raciste. Mais c’est chose courante. Le tout premier documentaire de l’histoire, Nanouk l’Esquimau de Flaherty, est drôle, fascinant, mais il me choque dans ce qu’il montre des Inuits. Quand je l’ai vu pour la première fois lors de mes études de documentaire, je n’étais cependant pas surprise. Les Inuits font souvent l’objet d’études ethnographiques et les scientifiques parlent à notre place. Avec ce film, il est intéressant de voir comment les gens nous montrent, et j’ai conscience que Flaherty a romancé la manière dont nous vivions. À l’époque où le film a été fait, on utilisait déjà d’autres techniques. Les Inuits sont montrés de manière tellement primitive : certaines personnes nous voient encore comme cela aujourd’hui.
Pourquoi il était important pour vous d’être à la fois derrière et devant la caméra ?
Croyez-moi, je voulais vraiment rester derrière la caméra. Certains rushes sur lesquels on me voit ont en fait été filmés bien après. Au départ, je voulais faire un film centré sur le personnage principal, Aaju. Mais elle n’avait pas Facebook, ne connaissait pas Twitter : c’était compliqué parce que nous avons réalisé à quel point les réseaux sociaux étaient importants pour nous, ils permettaient d’être plus impliqués et engagés. Ils ont aussi pris une place centrale dans le film. C’est parce que je suis active sur les réseaux sociaux que je suis présente à l’écran. Les réseaux sociaux ont pris beaucoup d’ampleur dans le film, mais ils n’avaient pas une simple valeur documentaire ou informative. Pour mon documentaire sur les tatouages, j’étais le personnage principal et j’ai trouvé cela très difficile. Au final, j’ai fini par être d’accord de passer devant la caméra pour Angry Inuk : quand tu es affectée par les faits que tu dénonces, tu dois être honnête sur ce qu’il se passe et je ne pouvais pas prétendre uniquement documenter les choses. C’est pour cette raison là qu’un réalisateur doit accepter de passer devant la caméra.
Comment avez-vous choisi de filmer les scènes de chasse, pour ne pas qu’elles soient violentes ?
C’était difficile de choisir comment les montrer, pendant combien de temps, etc. Je pensais que c’était très important de commencer le film par une scène de chasse, pour montrer de quoi on parle. Les gens réagissent différemment sur cette première scène. Pour certains, c’est une épreuve. D’autres me disent qu’ils sont contents d’être restés devant le film, car à la fin on ne voit plus le chasseur de la même manière. C’est exactement l’effet que je voulais provoquer. Je souhaitais confronter les gens à cela pour qu’ils soient conscients de ce qui se passe réellement. Voilà pourquoi ça prend une part importante dans le film.
Les paysages sont aussi très importants dans le film. Quelle place fallait-il leur laisser ?
Il y a eu un gros débat sur la place des paysages dans le film, parce que je ne voulais pas que les spectateurs s’intéressent davantage aux lieux qu’aux Inuits : ma monteuse me disait tout le temps : « Tu plaisantes ! Je pourrais rester toute la journée devant ces paysages ! ». Pour moi, c’est la vue que j’ai de ma fenêtre. Bien sûr, je me suis dit que les spectateurs devaient aussi se préoccuper de l’environnement, donc j’ai fait du paysage un personnage important du film.
Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Le film est terminé, mais pas le projet. On rentre dans la période très importante des festivals : j’ai décidé de passer l’année à accompagner et à promouvoir le film. J’espère qu’il va résonner auprès des Européens car je pense qu’ils ont le pouvoir de changer les choses pour les Inuits. J’espère que les gens verront que la pêche au phoque est durable et essentielle à la survie de notre communauté. Il existe différentes cultures, et chacune d’entre elles choisissent ce qui est sacré ou ce qui ne l’est pas.
Propos recueillis par Malorie Moure, Edouard Lenormand et Anne-Sophie Palué
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