Le Blog documentaire poursuit ses efforts pour vous offrir, gratuitement et sur un temps donné, des films remarquables. A chaque fois, nos propositions sont négociées en bonne intelligence avec les auteurs et les producteurs des œuvres sélectionnées. Et après « La part de l’ombre » d’Olivier Smolders ou « Clean time » de Didier Nion, place ici à « Quelque chose des hommes », réalisé par Stéphane Mercurio et produit par ISKRA. Un
documentairepetit bijou de délicatesse et de subtilité que vous pouvez voir ici, et seulement ici, jusqu’au 31 mai. Bon film !
Trois hommes pour une image.
Ce sont eux que je filme.
Chacun nous raconte une histoire singulière.
Certains de ces portraits nous laissent imaginer des pères et des fils sereins. Pour d’autres, on devine des histoires douloureuses. Ici une réconciliation, là de la distance. On sent la tendresse, la peur, l’abandon, la froideur aussi. La peau marque le temps inexorable qui passe de l’un à l’autre. Le même regard intense. Une même attitude. Une même expression sur les visages d’hommes de plusieurs générations. Souvent ils se ressemblent, pas toujours.
Il y a quelque chose d’insaisissable dans cette relation. D’inépuisable aussi.
Qui échappe.
Grégoire Korganow pensait faire un travail « contre » un père, il découvre des images d’une infinie douceur et explique ce qui l’a conduit à ces photographies.
C’est sans doute l’arrivée de mon fils dans ma vie qui m’a donné envie de ces portraits. Il s’appelle Marco. Sa peau est noire, il est né au Rwanda. Je me souviens de l’enthousiasme d’un ami : « C’est fou ce qu’il te ressemble ! » Vraiment ? Et moi ?
Est-ce que je ressemble à mon père ? Et tous ces fils que j’ai photographiés, ressemblent-ils à leur père ?
Ce fils, Marco, est également le mien.
La première série de prises de vue a eu lieu chez nous. Pendant un an, j’ai vu passer des hommes, venus se faire photographier avec leur père et/ou leur fils. Comme leur compagne ou épouse, je me suis vue « chassée » de mon salon devenu studio photo. Une histoire d’hommes entre hommes. Petit à petit, Grégoire s’est laissé convaincre de laisser filmer ces séances. Ce film est aussi un espoir de percer le secret des hommes. Peut-être. Une quête vaine bien sûr, mais pourtant comment y résister ? Désir de comprendre quelque chose des hommes d’aujourd’hui, de comprendre la paternité, la filiation, de saisir le mystère de ce lien. J’ai exploré dans mes précédents films l’association de la photographie et de l’image animée. Formellement, ce nouveau film se situe dans la continuité de mon travail. Traitant la photo comme une matière particulière. Avec mes deux films sur la prison, je l’utilisais pour restituer quelque chose du temps suspendu de l’enfermement. Dans À côté, j’ai utilisé des photographies sous forme de séries qui – accompagnées d’un travail sonore spécifique, son direct et musique – constituaient de véritables séquences. Dans À l’ombre de la République, je les intégrais dans les séquences vidéo. Aujourd’hui, avec Quelque chose des hommes, j’utilise la photographie comme objet même du film, comme véritable point de départ. Images en mouvement et images fixes se mêlent intimement.
Stéphane Mercurio
magnifique
J’ai beaucoup aimé
Merci pour ce doc très touchant.
Je viens de visionner ton film et même si je ne sais pas expliquer pourquoi, je me sens profondément émue. Merci !
Le film est émouvant et esthétique. Beau !
La présence et la « pédagogie » du photographe à l’égard de ses « portraits » sont exceptionnelles.
Merci.
C’est exactement ce que j’ai toujours voulu faire avec des Filles et leurs Mères…….merci pour ces images, ces regards, ces paroles, ces mots et la mise à nue qui apaise.
Merci, superbe film magique, magnifique et très émouvant.
merci du cœur!
Superbe ! Touchant ! toute une quintessence de sentiments !
Merci pour ce merveilleux documentaire
Très fort, puissant, à voir avec son père, son frère, son fils, ses paires, Merci
pour moi, l’émotion devant ceux qui s’abandonnent et devant ceux qui ont du mal à quitter la carapace qu’ils se sont fabriquée ou qu’ils ont dû se fabriquer… pour eux – une approche improbable, la découverte d’un continent inconnu celui de la tendresse… et ce, permis par l’approche toute en douceur, délicatesse, psychologie, humour du photographe…
dommage, depuis hier j’essaie de le regarder et impossible!
Impossible pour ma part de le visionner. En revanche, projection gratuite ce jeudi à la BPI à 20 heures !
terriblement émouvant, peut étre aussi parceque je n’ai plus mon Père !
Très beau travail sur la complexité des choses les plus simples , les sentiments filiaux . Lâcher prise , être ce que l’on est même envers son garçon , surtout devant lui , tout nu , enfin tors nu.
Patrick PISANI