Il a ouvert ses portes au milieu du mois d’août, et sera officiellement inauguré lors d’une grande journée spéciale ce samedi 19 septembre… Le Méliès, à Montreuil, change de décor et se dote désormais de six écrans. Son directeur artistique Stéphane Goudet affiche ses ambitions dans un entretien à Fiches du Cinéma que nous résumons ici.
Son éviction par l’ancienne maire de Montreuil avait défrayé la chronique en février 2013. Réintégré depuis par la nouvelle équipe municipale à la tête du Méliès, Stéphane Goudet présente le nouveau visage de l’un des « plus grands cinémas publics d’Europe » qui affiche désormais une offre et des ambitions augmentées.
Le directeur artistique du complexe de six écrans entend ainsi « renforcer [son] identité d’agora publique » en réussissant « ce pari d’être le creuset social et culturel dans lequel toutes les populations continuent de se croiser et d’échanger ». Il entend souligner la dimension pédagogique du cinéma en créant notamment début 2016 une université populaire du cinéma ouverte à tous.
L’attractivité du cinéma, c’est aussi des tarifs abordables (entre 4 et 6 euros) et trois priorités fortes axées autour du cinéma jeune public, du cinéma de répertoire et du documentaire. Les 20èmes rencontres du cinéma documentaire de Périphérie se tiendront à ce titre début octobre dans l’enceinte du nouveau Méliès, en présence de Claire Simon, Agnès Varda ou encore Jean-Marie Straub.
Stéphane Goudet entend poursuivre sa défense acharnée du cinéma d’auteur considéré comme « art vivant » en programmant à la fois les meilleurs blockbusters franco-américains et les films de recherches expérimentales les plus pointus. Indépendamment des genres, des budgets et des formats, il s’agira également de « tenir plus longtemps à l’affiche les films que nous aimons le plus, donc éditorialiser encore plus ». « Programmer, c’est d’abord refuser« , ajoute t-il.
D’un point de vue technique, le nouveau Méliès dispose du 4K de Sony en 7.1 dans les deux grandes salles, de très grands écrans et « d’un espace maximal entre les rangées ». Un poste de « chargée de conquête des nouveaux publics » a aussi été créé. De quoi, peut-être, dépasser les 200.000 spectateurs annuels… Stéphane Goudet l’affirme : « Affaiblir la salle, pour moi, ce serait affaiblir le cinéma ».
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