Nouvelle preuve de la richesse et de l’incroyable foisonnement des écritures documentaires : ce nouveau festival né non loin de Lorient qui consacre les arts du réel sur la toile comme sur les planches. Pour son premier rendez-vous, « Réel/ment » propose du 9 au 25 mars une programmation audacieuse et variée qui donne manifestement envie de faire le déplacement…
L’édito
La réalité est trompeuse.
Surtout quand un artiste la passe à la moulinette, la questionne, la renverse pour mieux s’en imprégner et, au final, la réinventer. C’est ce filtre qui nous intéresse, nous touche, nous émeut ou nous énerve.
Partager et confronter sa propre vision du monde, c’est l’essence même de RÉEL/MENT, un nouveau rendez-vous culturel dans le Pays de Lorient sur les écritures du réel, qu’elles soient cinématographiques ou théâtrales. Il s’agira ici de croiser des gestes de réalisateurs ou de metteurs en scène qui racontent le monde avec un parti pris affirmé et un désir puissant de rencontrer l’autre.
RÉEL/MENT se veut comme un catalyseur de l’esprit critique. En mettant en lumière des artistes qui assument un sens de l’engagement citoyen, ce nouvel évènement souhaite offrir au spectateur autant d’occasions de débattre ensemble et de replacer la parole de l’artiste au cœur de nos réflexions collectives.
C’est donc bien sur les planches et sur la toile que nous vous invitons à cette toute première édition de RÉEL/MENT qui se déroulera du 9 au 25 mars et dont les bâtisseurs sont le TRIO…S, Le Strapontin, l’Estran, le Théâtre de Lorient, MAPL, le cinéma Le Vulcain, J’ai Vu un Documentaire, KuB et les Ateliers du Bout de la Cale, avec le soutien du Département du Morbihan, mais également de partenaires tels que la compagnie maritime Escal’Ouest, le service jeunesse de la ville d’Inzinzac-Lochrist, le bus Impérial de Kariba, Idées Détournées.
La programmation
La première édition de ce festival est d’abord l’occasion de saluer l’existence et la qualité des propositions de KuB, le webmédia breton de la culture lancé il y a un peu moins d’un an. L’un des co-organisateurs de Réel/ment pointe à cette occasion l’attention vers deux propositions disponibles sur sa plateforme. Nous (OIivier Hems, 2008), qui mêle un fait divers bien réel raconté par la voix-off d’un enquêteur et des films d’archives fictifs, construits pour les besoin de la proposition audiovisuelle. Et puis, Cochon qui s’en dédie (Jean-Louis Le Tacon, 1979), un documentaire éprouvant mais non moins nécessaire dans lequel on peut croiser Buñuel et Pasolini dans un élevage de porcs. (Ne pas hésiter à regarder la « suite », L’homme cochon, tournée 20 ans après auprès du même personnage.)
Mais revenons à la programmation du festival proprement dite… Côté théâtre documentaire, on explorera les dessous du pétrole, on explorera la vie numérique des adolescents d’aujourd’hui, on sondera aussi les liens qui nous attachent à la terre et au monde rural.
Côté cinéma, le festival sera l’occasion de (re)voir Svyato (Victor Kossakovsky, 2006) et Hinterland (Marie Voignier, 2006) programmés lors d’une même séance intitulée « Le documentaire : l’illusion du réel », vendredi 16 mars à Lorient. C’est assez bien d’être fou (Antoine Page, 2018) et Metaal & Melancholie (Heddy Honigmann, 1993) – en partenariat avec le festival Cinéma du Réel – viennent compléter les réjouissances.
A noter également, la soirée de clôture qui mettra en dialogue deux œuvres, l’une théâtrale et l’autre cinématographique. Après avoir apprécié sur scène les Lettres non écrites de Samuel Geselson, les heureux festivaliers se verront proposer sur la toile I pay for your story de Lech Kowalski.