On l’a dit, en novembre, les propositions festivalières sont nombreuses… Et avant de partir au Canada pour les Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal, arrêtons nous à La Rochelle – c’est sur la route – pour les « Escales documentaires ». Dix-septième festival cette année, dont nous sommes partenaires, avec huit films en compétition internationale et de nombreuses séances spéciales. Un détail qui n’en est pas un : toutes les séances sont à prix libres ! Sachez donc rendre à cette manifestation la générosité dont elle fait montre à votre égard…
Edito
Le dialogue est l’essence de notre Festival, le carburant de notre association. Il est aujourd’hui le fil conducteur de cette 17ème édition du Festival international du documentaire de création. Dialoguer n’est pas un acte banal. Il suppose notamment la curiosité de l’autre, la reconnaissance de son identité et de sa différence, l’écoute et le temps de la réflexion. En ce sens, il est important de le préserver, de le cultiver, dans ce monde de plus en plus connecté, où la propagation de l’information, certains disent la « viralité », mais aussi l’invective, ont tendance à éclipser l’échange et le débat.
De par sa nature, le documentaire de création inspire le dialogue. Il le contient même parfois comme dans les œuvres du cinéaste israélien Avi Mograbi, que nous aurons le plaisir d’accueillir (voir son portrait dans notre catalogue). Par essence, il n’est pas neutre. Il expose un point de vue que nous pouvons discuter, contester ou approuver. C’est cela que nous défendons aux Escales Documentaires, et que nous tentons année après année de maintenir. Cette possibilité de débattre librement avec l’auteur du film, parfois avec ses personnages. Une œuvre s’enrichit aussi de la diversité des opinions qu’elle suscite. Et seul le dialogue permet d’exprimer cette richesse.
Il est d’ailleurs plaisant de remarquer que le documentaire de création s’impose comme un support de référence pour de nombreuses associations ou institutions. Soirées-débats, anniversaires, conférences, colloques ou congrès… Quelle que soit la forme de l’évènement, il n’est pas rare qu’un documentaire d’auteur vienne illustrer les propos, et agrémenter les discussions. Les Escales Documentaires font cela depuis 17 ans. Nous privilégions sans relâche le rapport de l’œuvre, de son auteur au public. Nous incitons les plus jeunes, avec le concours d’enseignants et d’animateurs, à découvrir ce genre et de goûter au plaisir d’échanger à propos d’un film. L’an dernier, un lycéen, membre du Jury Jeunes nous avouait avoir découvert « qu’il était possible de ressentir des émotions devant un documentaire ». Un beau compliment, qui nous va droit au cœur et nous conforte dans notre ambition ! Bon Festival à tous !
Eric Pasquier
Président des Escales Documentaires
Programmation
A noter cette année donc, la présence d’Avi Mograbi à La Rochelle, où seront programmés Entre les frontières, Dans un jardin je suis entré, Pour un seul de mes deux yeux, Happy Birthday Mr Mograbi et Z32. Le cinéaste israélien est l’invité d’honneur du festival.
Sur les quais et dans les salles, vous pourrez également croiser Diego Garcia Moreno. Le réalisateur et producteur colombien vient accompagner la sélection de courts-métrages et de programme interactif (Pregoneros de Medellin) dans le cadre de l’année France-Colombie.
La « théma-dialogues » vous proposera quatre films hors compétition : Brother Jakob (Eli Roland Sachs), L’Assemblée (Mariana Otero), Mysterious object at noon (Apichatpong Weerasethakul) et Salade Maison (Nadia Kamel).
Belinda, de Marie Dumora, inaugurera cette semaine festivalière. La réalisatrice sera par ailleurs la présidente du jury qui aura huit films à départager dans la compétition internationale, parmi lesquels Taste of cement et Braguino, dont nous vous reparlerons dès sa sortie en salles ce mercredi 1er novembre.
Parmi les nombreux autres documentaires proposés hors compétition, on notera une « escale à Libreville », une « escale locale » avec notamment Desmond in paradise (Jude Ratnam) et Itinéraire d’un braqueur (Hugues Poulain) ou encore quatre documentaires d’investigation, dont le remarqué El Color del Camaleón (Andrés Lübbert). Par ailleurs, sept autres films se disputeront le prix des jeunes…