C’est incontestablement le type d’étude qu’épluchent les responsables des chaînes les plus frileux et les producteurs les moins audacieux.
La SCAM publie un sondage réalisé en avril 2011 par l’IFOP sur l’attrait du documentaire en France, et le constat est engageant et décourageant à la fois. Il en ressort que le documentaire est le genre préféré des Français à la télévision, et ils en réclament davantage. Bémol : ils privilégient les programmes informatifs et s’attachent aux thématiques liées au voyage, à la découverte ou… aux animaux. L’étude d’opinions a été menée sur 1 006 personnes interrogées sur « leurs usages et leurs attitudes à l’égard du genre ‘Documentaires et reportages’ » en avril 2011.
Consensuel
Les documentaires et les reportages arrivent en tête des genres préférés des Français à la télévision (54 %), devant les films de fiction (50 %) et les programmes d’information (49 %). Notons que les séries télévisées ne recueillent que 38 % des suffrages. Le constat est à relativiser en fonction de l’âge et du statut des personnes interrogées : les moins de 34 ans privilégient les films de fiction (57 %) et les séries (54 %). Les catégories socioprofessionnelles les plus aisées sont davantage portées sur les documentaires et les reportages que les autres.
Parmi les thèmes (inévitablement réducteurs) sélectionnés par les sondeurs, les personnes interrogées ont eu le choix entre : Voyage et découverte, Histoire, Sciences, Arts, Sujets de société et Animaux. Il apparaît que le premier thème recueille le maximum de suffrages (46 %), particulièrement chez les plus de 35 ans. Les animaux intéressent davantage les plus de 60 ans tandis que les sujets de sociétés sont majoritairement appréciés par les moins de 34 ans et les catégories aisées.
L’offre de documentaires est considérée comme globalement insuffisante, surtout dans les domaines des Sciences (particulièrement chez les plus jeunes), de l’Histoire et des Arts (notamment à Paris). Voici le sentiment des sondés quand on leur demande s’ils considèrent qu’il y a trop, suffisamment ou pas assez de documentaires à la télévision sur un sujet donné :
Pédagogique
Apprendre, s’informer, découvrir le monde et comprendre la société sont, à en croire ce sondage, les principales motivations qui poussent les Français vers le documentaire. Le genre doit être d’abord « divertissant » pour les plus de 65 ans. L’émotion et le rêve ne sont pas des premières qualités recherchées pour ce type de programmes.
Par ailleurs, 68 % des Français estiment que les documentaires et les reportages sont des instruments à même de renforcer la démocratie.
Sans surprise, le support privilégié pour regarder ces films reste la télévision. Une tendance nouvelle se dessine toutefois chez les moins de 34 ans qui, pour 36 % d’entre eux, visionnent ce type de programmes sur Internet. Les salles de cinéma ne recueillent que 5 % des suffrages.
Sans surprise non plus, les sondés estiment que les meilleurs documentaires sont diffusés sur Arte (45 %), loin devant France 5 (25 %) et France 3 (22 %). Planète, première chaîne thématique, est créditée de 4 % des suffrages.
Nocturne
Le moment idéal pour regarder un documentaire est, pour la majorité des sondés, un jour de semaine en prime time, ou en soirée. Ces téléspectateurs s’estiment d’ailleurs frustrés : 57 % d’entre eux estiment que l’offre reste insuffisante dans cette case, particulièrement les moins de 50 ans et les catégories aisées. Pendant les week-ends, les documentaires sont insensiblement regardés qu’elle que soit l’heure de la journée.
La télévision de rattrapage (ou « catch-up TV« ) est l’apanage des plus jeunes, qui y trouvent en priorité des séries télévisées (50 %) avant les documentaires et reportages (39 %) et le cinéma (24 %).
Historique
La Scam a enfin eu l’audace de proposer une liste « subjective » de 16 documentaires ayant marqué ces dernières décennies. Les Français semblent privilégier les films ayant trait à l’Histoire : 3 des 5 œuvres les plus connues et les plus vues concernent la Seconde guerre mondiale.
Cédric Mal
Pour le plaisir, les 3 premières minutes du Monde du silence :
Pour en voir davantage, c’est par ici.
