Coup sur coup, ARTE propose 4 films (co)réalisés par Chris Marker ! « Le souvenir d’un avenir » d’abord, diffusé à l’antenne de la chaîne franco-allemande dans la nuit de lundi à mardi et disponible en replay pendant 7 jours. « La trilogie des Balkans » ensuite, trois courts-métrages qui sortent en DVD et qui offrent « une perception d’une rare acuité de ce qui s’est joué en ex-Yougoslavie durant la dernière décennie du 20e siècle ». Des films qui seront par ailleurs projetés le 8 juin à 20h au cinéma Luminor Hôtel de Ville (Paris). L’entrée est libre, sur réservation au 01.55.00.70.85 ou à editions@artefrance.fr.

"Le souvenir d'un avenir" - © Fonds photo Denise Bellon
« Le souvenir d’un avenir » – © Fonds photo Denise Bellon

Le souvenir d’un avenir (2001– 78 min)

Dans les milliers de planches contacts des archives de la photographe-reporter Denise Bellon, sa fille Yannick Bellon et Chris Marker ont retenu un certain nombre de thèmes et organisé une construction qui traverse les événements brûlants des années 1930 et 1940.

« Nous pensons que le regard sur une photo qui a quarante ou cinquante ans est tout à fait différent du regard que nous portons sur une photo du jour. La photo qui a déjà de l’âge déroule, entre elle et nous, entre l’image et le présent, une durée implicite. Un cliché de l’Exposition de 1937 montrant face à face le pavillon soviétique et le pavillon allemand, la faucille et le marteau face à la swastika, c’est un instantané. Regardé en l’an 2000, nous y ajoutons inconsciemment, la guerre de 1939-1940, le pacte germano-soviétique, l’invasion de la Russie, la chute du mur de Berlin, etc. Nous portons sur une photographie d’il y a dix ou cinquante ans un regard qui est celui que les religions prêtent à l’être omniscient, qui voit le passé, le présent et l’avenir, le regard de Dieu, en somme. Car le secret de l’art de la photographie, c’est quand le photographe lui-même a appris à lire l’avenir dans les images qu’il moissonne au présent » (Yannick Bellon et Chris Marker).

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La trilogie des Balkans

Le 20 heures dans les camps (1993 – 26 min)
Au camp de Roska en Slovénie, des réfugiés bosniaques, dépouillés de tout, entreprennent de se réapproprier au moins l’information en créant une télévision sur cassettes dotée de tous les éléments de la « vraie » télévision : présentateurs, jingles et piratage des émissions qui parlent d’eux.

Casque bleu (1995 – 26 min)
Le témoignage d’un jeune conscrit qui s’est engagé en 1994 comme casque bleu pour partir en mission en Bosnie. Après 6 mois dans la poche de Bihac, François Crémieux est de retour en France. Quel bilan tire-t-il de son expérience ? Que reste-t-il de ses attentes, de ses fantasmes, de ses espoirs d’avant le départ ?

Un maire au Kosovo (2000 – 27 min)
En 1999, Chris Marker recueille le témoignage de Bajram Rexhepi, maire de Mitrovica, ville devenue célèbre à cause de son pont qui la coupait en deux et séparait la population albanaise du dernier bastion serbe. Bajram Rexhepi était chirurgien dans l’Armée de libération du Kosovo. Il parle de son engagement et analyse avec lucidité les circonstances qui l’ont fait maire de Mitrovica.

balkan-trilogyLire aussi

– Chris. Marker : Le point de vue documenté (Emilie Houssa)

– Chris. Marker : La démarche documentaire (Emilie Houssa)

– Chris. Marker : La fiction documentaire (Emilie Houssa)

– AVANT/APRES – Sans Soleil (Chris. Marker) (Benjamin Genissel)

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