C’est un nouveau festival de cinéma, qui fait de la place à la coupe du monde de football ! Du 9 au 16 juillet se tiennent à Sainte-Livrade-sur-Lot les premières Rencontres cinématographiques en Lot-et-Garonne. Envisagées comme un prolongement et un enrichissement des Rencontres de Laignes, ces journées dans le sud-ouest proposent un programme riche, dense et varié. Les inscriptions s’effectuent ici.
Oui, il sera possible cette semaine d’assouvir sa passion pour la création documentaire hors des sentiers battus, et de suivre le dénouement de cette palpitante et imprévisible coupe du monde de football. Pour cela, il faudra se rendre à Sainte-Livrade-sur-Lot.
Prenant la suite des Rencontres de Laignes (2012-2017), devenues au fil des ans un des rendez-vous culturels les plus hospitaliers de l’été – selon ses organisateurs, « Cap Aux Bords – Rencontres Cinématographiques en Lot-et-Garonne » est une manifestation conçue et proposée par Patrick Leboutte, organisée par la Ligue de l’enseignement du département.
Parmi les nombreux invités qui tiendront séminaire ou présenteront certaines projections : Alain Bergala, Jean-Pierre Daniel, Arnaud Hée, Antoine Boutet, Laetitia Carton (qui présentera Le Grand Bal, suivi d’un bal populaire), Vincent Dieutre, Denis Gheerbrant, François Guerch, Stefano Savona, Andreï Ujica et Vivianne Perelmuter.
Patrick Leboutte, directeur artistique du festival, spécialiste belge du film documentaire, critique de cinéma, essayiste et enseignant sur l’histoire du cinéma à l’INSAS Bruxelles, écrit :
S’il revêt la forme d’un festival international mais inspiré par les réalités locales, cet événement se veut d’abord lieu de travail et de vie, de partage et d’enseignement, alternant séminaires et projections (notamment de films en chantier, une de ses singularités), mêlant tournages collectifs dans la cité (une autre de ses spécificités) et diverses festivités (ciné-concert, performances musicales, séances en plein air, moment de marche et pique-nique au bord de l’eau). Imaginé et vécu sans chichis ni palmes, hors des sentiers battus, « Cap Aux Bords » se présente comme un rendez-vous de filmeurs, d’artistes, de responsables de petites salles ou tout simplement d’amoureux du cinéma choisissant de faire l’école buissonnière pour préciser ensemble leur rapport personnel à cet art.
Ils y comparent leur expérience et leur pratique des outils cinématographiques légers. Ils y affirment la nécessité de films plus artisanaux, moins boursouflés, en prise directe avec le monde, et l’émergence d’un cinéma réalisé souvent dans son plus simple appareil, expression d’un art documentaire construit à l’écart des formatages imposés, en dehors des modalités traditionnelles de production, de diffusion, d’éducation.
Ils y débattent des conditions d’existence et de visibilité de ce qui leur apparaît comme le tiers-état d’un cinéma prometteur, espace à défendre où se propage encore et toujours l’idée du 7ème art comme inventeur majeur de formes. Empruntant son titre au très beau film de François Guerch, « Cap aux bords » dit clairement notre projet : repenser l’expérience artistique et le geste cinématographique depuis les périphéries les plus inventives, à l’écart du spectacle industriel et des grands centres de décision, en leurs failles, dans les aires d’ombre où le cinéma pousse à l’air libre, même courbatu, faisant de Sainte-Livrade pendant huit jours ni plus ni moins qu’une commune vivant en cinéma.